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Les Bergers de Vicq-sur-Breuilh

A voir dans l’église de Vicq-sur-Breuilh en décembre !

La crèche singulière de Vicq-sur-Breuilh

Constituée aujourd’hui de 17 personnages, dont la tête et les membres de bois sculpté et peint sont associés à un corps souple de tissu, cette crèche est un témoignage unique et original de la société limousine d’autrefois. Datés pour la plupart du début du 18e siècle, les Bergers, se tiennent chaque année dans l’église au moment de Noël.

S’il n’existe pas de certitude sur son auteur ni sur le nombre des personnages d’origine, une tradition vraisemblable rapporte que le sabotier du village aurait façonné cet ensemble entre 1720 et 1740 en prenant pour modèles les habitants de Vicq-sur-Breuilh.

Chef-d’œuvre de l’Art Populaire (mêlant tradition, savoir-faire ancien et art), cet ensemble qui a survécu à la Révolution, est protégé depuis 1978 au titre des Monuments historiques. En 2002, les Bergers et leurs attributs ont d’ailleurs fait l’objet d’une opération complète de nettoyage et de restauration.

Un patrimoine vivant

Au 18e siècle, la coutume de la crèche est surtout présente en Italie et en Provence. Celle de Vicq-sur-Breuilh apparait donc comme une production isolée, qui s’apparente toutefois à la tradition provençale par l’insistance sur la place des bergers. Les Bergers se distinguent des « santons » par leur taille imposante (de 49 à 110 cm), et par leur morphologie atypique faite d’un mélange de stylisation et d’individualisation.

Avec leurs surnoms typiquement limousins (Gerby, Pierricou, Baptistou, Catissou, Nanettou…) et leur incarnation d’une organisation sociale de jadis, ces pièces historiques offrent un précieux témoignage du passé. A Vicq-sur-Breuilh, outre de véritables bergers dont l’un porte la cape traditionnelle rayée de lignes colorées, on observe également des fileuses, des bourgeoises, un notable joueur de flûte…

Loin d’être figées dans le temps, les statuettes ont évolué au gré des ans : Marie et Joseph datent du 19e siècle, Jésus a moins de 50 ans, et l’ensemble des sculptures a été rhabillé au fil du temps. Par exemple, on note que les femmes portent des « barbichets », coiffes typiques du Haut- Limousin qui n’existaient pas au 18e siècle.

Une campagne de restauration en 2023

Nardissou et le Flûtaire, deux pièces phares de la Crèche n’ont pas pu être présentées dans l’église pour des mesures de conservation préventive. Un constat d’état général a relevé de nombreuses fragilités qui menacent l’intégrité des oeuvres.

Le reste de l’ensemble va bénéficier d’une campagne de restauration au cours de l’année 2023. De nombreuses statuettes présentent des trous d’envol d’insectes xylophages nécessitant un traitement spécifique. Des problèmes de soulèvements, de fissures ou d’éclats seront également solutionnés par un refixage de la matière et une réintégration de la polychromie de type illusionniste. Certaines lacunes, correspondant principalement à des manques de doigts, seront comblées par des greffes de bois. L’étroitesse des socles existants n’offre pas une stabilité suffisante aux statuettes, il sera rapporté un socle complémentaire, plus large et plus stable.

La conservation des Bergers continuera d’être assurée avec soin et attention par les Musée & Jardins Cécile Sabourdy.

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